dimanche 10 décembre 2006

[Voyage] Russie: KGB, NKVD, FSB, même combat

Moscou / 10,951ème jour sur Terre (10 décembre 2006)
Voyage en Russie.
Imaginez vous vous baladez le long de la place rouge, tranquillement (ou pas, c’est selon, vous vous baladez comme vous voulez après tout, rien ne vous sauvera anyway de l’expérience traumatisante qui fut mienne), et paf deux flics vous demandent vos papiers.

Votre collègue prévenant a toujours son passeport sur lui. Moi, encore plus prévenant, j’ai gardé mon passeport à l’hôtel. Oui j’avais lu des histoires de faux flics russes qui te piquent ton passeport et là tu te retrouves sans papier sans rien. Je sors donc ma carte d’identité (périmée), mais lui veut voir mon passeport. Bon il est sûr? Et ma carte Super U, ça ne marche pas? Non ça ne marche pas. “you have a problem, you have broken a law”. Forcément… Et le gars en rajoute. Imagine en plus bien entendu que le flic t’entraîne dans une petite guerrite. Je sens bien qu’il veut de l’argent mais pas question j’ai mes principes. Il me suffit d’appeler l’ambassade.

Brillante idée. Sauf que mon cell est en rade de batterie. Là je commence juste à paniquer. Oh pas grand-chose, je commence juste à me dire que potentiellement je peux finir ma vie dans les geôles de l’armée russe oublié de tous. Rien de bien méchant en somme. Bon ils sont deux à s’impatienter, je pense qu’ils vont me faire le coup du good cop et bad cop (bon flic et mauvais flic, vous savez, y en a un qui tape et l’autre qui vous dit « allez t’inquiète pas dis moi tout et je calmerai mon collègue ») mais en fait ils me font le coup du « bad cop / bad cop ».

J’appelle l’ambassade avec le portable de mon collègue, ouf il y a de la batterie, par contre la réception est très mauvaise sauf qu’ils ne veulent pas que je m’éloigne et depuis la guérite au fond du parc sous les arbres la réception est mauvaise (on n’est pas vraiment chez l’ambassadeur). Je joins l’ambassade après bien entendu être passé par plusieurs services (si vous appelez pour une urgence tapez le 1. Merci. Si c’est une urgence très urgente tapez 1, sinon si c’est vraiment très urgent vous feriez bien de vous déplacer) la fille de l’ambassade propose de discuter avec le flic, elle discute, et finalement me la repasse, et la fille m’explique qu’il n’y a rien à faire sinon essayer de le « persuader ». On sait ce que ça veut dire tout ça, il faut donner un peu d’argent.

Les deux flics en rajoutent, les deux m’expliquant qu’il va falloir aller au poste de police. L’avion retour étant 3h plus tard grosso modo, cela voulait dire le rater, avoir des problèmes de visa, donc rester au poste… Et là je me demandais si je voulais jouer son jeu et jouer au dur ne cédant pas à l’appel de la corruption ou si j’allais céder… Finalement, avion ou pas, je me suis dit qu’il valait mieux acheter ma tranquillité et nous éviter un tour en prison…

Résultat je suis revenu en express à l’hôtel fouiller mon sac, je vous laisse imaginer dans le métro qui m’a ramené à ma chambre je rasais les murs, dès que je voyais des soldats je me faisais tout tout petit complètement absorbé par la lecture des pubs collées sur les portes du métro, je n’en menais pas large car je n’avais plus de cash sur moi et je craignais la loi des séries…

Finalement j’ai pu revenir sans vivre l’expérience sûrement enrichissante d’un passage à un commissariat de quartier de Moscou…

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