mardi 5 juin 2007

[Voyages] Russie en juin : Jour 2 – le salon

Moscou - 11,128ème jour sur Terre (05 Juin 2007) 

Allez, aujourd’hui je le sens ça va être une bonne journée. Réveil à 6h comme prévu, à 6h30 je descends tranquillou, explosé mais serein à la salle de petit déj, laquelle, bien évidemment, n’ouvre qu’une demi heure plus tard, à 7h… heure à laquelle notre taxi doit passer nous prendre.
Bon, rectification, aujourd’hui, je sens que ça va être une bonne journée de merde.
Bref on décide d’aller au salon en taxi. Enfin quand je dis salon, c’est pas le salon de l’hôtel, hein ? Non mais faut pas croire, les gens comme ça ils m’appellent après et me disent oh l’autre non mais attends tu prends un taxi pour aller de la salle de petit dej au salon de l’hôtel c’est n’importe quoi ton histoire n’a ni queue ni tete. Bon donc c’est le salon à l’hôtel, et pas le salon de l’hôtel, à ne pas confondre avec les clés de la mob’ à Lulu et non à la mob’ de Lulu ou à la mode des tripes de Caen.
Donc le taxi, et hop en 30min nous voila au salon de l’hôtel. Marrant parce qu’hier dans l’autre sens on a mis plus d’une heure.
On a même pu voir une voiture de collection sur la route. Enfin on appelle ça en Europe une voiture de collection, ici en Russie on appelle ça un véhicule utilitaire usité au quotidien.

Holala, c’est mon jour de chance, il faut le voir pour le croire, après la Lada 4×4, voici la Lada sport si si c’est marqué 1.5 GTI 16V. Au début je crois qu’ils ont rabaissé le bas de caisse mais en fait ils ont juste supprimé les suspensions. Au début on entend le moteur ronfler et après on s’aperçoit que c’est le pot d’échappement qui est pourri.

Mince ma collection Lada s’enrichit, voici une Lada break.

Forcément, comme nos deux colis sont encore manquants et que l’organisme du salon a oublié de nous installer une armoire et des présentoirs, ça fait pas grand-chose à monter et on a l’air ridicules sur notre stand. Du coup on allume nos PC et on les éteints, puis on les rallume (mais pas en même temps), histoire de faire style que nous aussi on a un grand stand qu’il est beau avec tout plein de technologie dedans qu’on se croirait à un concert de Jean Michel Jarre comme nos voisins.
Tiens le stand à côté (boîte européenne) a loué le service d’une jeune fille russe pour distribuer des gateaux. Ils l’ont habillé sexy avec jupe courte, mais en fait elle est arrivée avec une jupe encore plus mini, donc ce qui est sexy pour les européens semblent loin de l’être pour les russes.
Les gens s’ennuient dans les stands d’à côté, ils commencent une partie d’osselets. Pendant ce temps, la conférence bat son plein.
S’il y a bien un truc dont j’ai horreur dans ces salons, en plus de l’attente, du piétinement, du fait qu’une fois le salon fini la journée il faut rattraper la journée de vrai boulot le soir, du fait que les autres de ma boîte s’imaginent qu’on se bronze le coquillard à coup de bons gueuletons gratos, c’est aller dégoter les contacts. Entendons nous bien parce que sinon les gens après ils m’écrivent et me disent qu’en plus d’avoir des histoires sans queue ni tête je suis un sociopathe dérangé du ciboulot, et je leur donnerai raison pour le deuxième acte de cette phrase. Dégoter les contacts, c’est repérer sur les badges les noms d’entreprise intéressante, c’est se figer un sourire de circonstance, tu prends une bonne inspiration avant de se prendre un gros rateau, et zou c’est parti tu te présentes ou tu parles du temps ou de la couleur de la cravate du monsieur ou « oh c’est dingue je ne savais pas qu’on faisait encore des vestes à moumoutes à carreaux à porter avec des chemises rayées et des cravates à pois, c’est super tendance… ». Et là soit le gars vous regarde comme si vous lui annonciez que vous aviez une bombe dans votre sac et que s’il ne vous filait pas 500,000USD là tout de suite vous la faites péter et c’est bien fait. Soit il rentre dans le jeu, vous dit ce qu’il fait, et là ce n’est absolument pas un contact intéressant ou trop sépcialisé (il s’occupe de la livraison des patates douces à la cantoche de l’entreprise que vous aimeriez approcher, mais là avoir un bon contact à travers lui, à la rigueur il connaît son homologue qui s’occupe des steak haché mais vous ne monterez pas plus haut dans la hiérarchie quoique il connaît super bien le batteur des Forbans). Et il faut guetter, tomber sur la proie au bon moment (quand il est en train de s’empiffrer de petit chou, le « je vous dérange » est imparable parce qu’il ne peut répondre oralement par la négative et s’il tente un signe de dénégation de la tête signifiant par cela qu’en effet le moment est mal choisi, vous pourrez toujours mettre cela sur le compte du geste motivé par la volonté de se débarrasser de cette crème qui lui fait une verrue pâtissière disgracieuse sur la joue…
A la fin de la journée, il y a un monde fou sur le salon.

P. et moi bossons, tels 2 irréductibles gaulois.

Enfin surtout P., car avec une carte Wifi qu’on se passe, je me connecte d’abord, puis je laisse P. se connecter et je pionce. Enfin je tente, car les serveurs préparent les tasses à café pour demain matin. Et ça dure. Et j’entends le tintement régulier des petites cuillers. C’est pas possible on est 550 à cette conférence ? ou ils ont invité Manu Katché qui se déchaine dans un bon riff ?
Retour en métro. C’est une expérience extra. Les stations sont immenses, le métro est bondé, l’air est vicié, tout le monde court, personne ne laisse descendre et pour monter il faut se battre, tout est écrit en cyrillique et les directions ne sont pas indiquées (en fait les panneaux indiquent la totalité des stations, donc il faut déchiffrer et repérer sa station au milieu des 18 noms en moins de 4 minutes car sinon la foule te happe).

Les stations sont quasi toutes décorées (certaines comme la station « Place de la révolution » ont des statues de bronze représentant les métiers idéaux (fermiers, marins…)), et deux des stations de transfert ne dérogent pas à la règle. Une dans le style élément chimique au plafond, l’autre plus conventionnelle avec des mosaïques et imitation vitrail.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire