mercredi 9 mai 2007

[Voyages] : Mai en Autriche et en Russie

Vienne / 11,100ème jour sur Terre (09 Mai 2007):
Ici ils ne plaisantent pas avec le tri sélectif : poubelle bleue pour le métal, blanche pour le papier, jaune pour le verre, vert pour le plastique, blanc pour le papier et marron… pour le « biotonne ». Alors je ne sais pas ce que c’est le « biotonne », mais vu la tête du biotonne dessiné sur la poubelle, je pense qu’ils font bien de le jeter. Ils n’ont ça qu’en Autriche ?
·         Marrant quand je rentre dans le taxi pour revenir à l’hôtel, ça sent comme le chien mouillé, pas très agréable.
·         Tiens le GPS du chauffeur de taxi ne marche plus. Ce qui m’amène à des théorèmes et postulats :
o    Théorème : si je demande à un taxi d’aller à une adresse que je sens qu’elle est vachement bizarre et étrange cette adresse même si elle a l’air de rien, normalement il ne devrait pas connaître.
o    Corrolaire : si malgré tout le chauffeur de taxi possède un GPS, soit le GPS ne trouve pas l’adresse (c’était arrivé à Bruxelles, le gars avait mal ortographié, en même temps va écrire correctement NeerdelvidelKolonelBourgmeishterstraat, ça rentrait pas dans le GPS), soit le GPS n’a plus de batterie
·         C’est le deuxième cas de figure qui se présente aujourd’hui :plus de batterie dans le GPS, pas de cordon d’alimentation, le chauffeur doit donc économiser. Il rallume par intermittence, éteint rapidement pendant qu’il fait un U-turn car il a raté la sortie. Résultat, on visite, on s’amuse, et on met 2 fois plus de temps pour parvenir à destination.
·         En fait je n’avais pas vu, il y a un chien devant, et vu qu’il ne bouge plus, je me demande si ça sent le chien mort ou le chien mouillé. Par contre comme  il n'est pas mouillé. Je me demande si ce chien sent le chien sec quand il est mouillé...
·         Je pense que ça sent le chien mort mouillé, même la ventilation ne fait pas frémir ses poils. Je suis tombé sur un taxi…dermiste.
·         Tiens Francis Lalanne à Fort Boyard. Oui je sais c’est la honte de regarder ça mais je suis tombé dessus sur TV5 tout en bossant, il n’y a pas trop de chaines à la TV. Bref Francis est le seul mec de l’équipe à porter un T-shirt rose (les autres ont, dans la logique masculine, un T-shirt bleu). Ils ont du le lui donner rapport à la longueur de cheveux. Je suis sûr qu’il a voulu faire un nœud devant en bas de son T-shirt, vous savez, comme font les danseuses de « FAME » dans les années 80, la prod’ a du lui dire «n’en fais pas trop Francis »
·         Ah, on voit Francis sur le fort le soir seul avec la guitare. Ils veulent nous faire croire que c’est un solitaire romantique pour être là tout seul, nous on sait bien que les autres ont fui sa musique, il a été mis en quarantaine « allez les gars laissez moi entrer promis je chanterai plus »
·         Tiens commémoration du 9 Mai en Russie sur la chaîne TV russe. On s’était déjà retrouvé sur la place rouge le 8 mai avec un collègue, il y avait eu les préparatifs de la fiesta du lendemain mais nous n’avions pu y assister. Du coup je vois à la télé la place rouge blindée de monde, avec le Goum en arrière plan (le grand centre commercial moderne), et 3 blaireaux qui sont venus chanter et qui n’ont l’air de rien avec leur casque de tank pas enfoncé histoire de pas abîmer le brushing du minet chanteur (aucun rapport avec Bernard) on dirait les coneheads.






·         Ce dont j’ai horreur dans les pays type Allemagne et Autriche, à l’hôtel, c’est la couette qu’ils te filent. Si tu veux la border, tu peux espérer couvrir ton piercing du nombril mais c’est tout ! attends, il te filent pas une couette, c’est un gant de toilette ! En plus ça a l’épaisseur d’une crêpe Suzette, tu peux sentir les variations de température d’un tiers de degré durant la nuit, on ne sait pas si la couette est trop petite ou le lit trop grand.

·         Cool, l’agence de voyage a choisi un hôtel loin de tout : du centre ville, du métro, du bus, des clients… Attends rien que pour me faire chier, je pense qu’ils s’y sont mis à plusieurs, j’imagine à l’agence « les gars rassemblement, brainstorming, y a MG qui part en Autriche, il faut arriver à lui trouver un hôtel le plus loin de tous les points intéressants possibles, allez on s’y met ». Ah ça ils ont réussi.
·         Tiens non, ils ont quand même permis d’être près d’un truc : l’autoroute super passante toute la nuit.
·         D’ailleurs c’est pas parcequ’une partie de la Suisse parle allemand qu’il faut que l’oreiller sente l’Emmental. Une infection.
·         Tiens c’est l’heure du théorème de la sonnerie :
o    Théorème : quand tu prends l’avion de 6h du mat’, que tu arrives à 5h à l’aéroport, fracassé, que tu te poses, il y a toujours un bon gros blaireau qui teste sa sonnerie de tel portable comme s’il venait de l’acheter
o    Corollaire : généralement ce bon gros blaireau a un bon gros telephone de merde avec des bonnes grosses daubes de sonneries (il a le choix entre « tililililili » ou « bipbipbipbip » en fichiers MIDI)
·         Alors là je viens de vivre une première. Rappelons le process pour embarquer dans un avion : on arrive au comptoir, on pose les bagages qui vont en soute, on garde les bagages cabine, on prend son billet, on passe le contrôle sous le portique métallique en passant sur le tapis ses bagages cabine, on attend le bus, on prend le bus et on embarque. Normalement, je dis bien normalement, c’est à la portée du premier venu. Bon là on se trouve à la phase de l’attente dans le bus, et là une mamie soudain s’affole et descend du bus en courant. Elle parlemente avec l’hôtesse au sol, et on la voit (la mamie) disparaître, puis revenir 10 minutes plus tard… avec son bagage cabine ! Cette couillonne était passée sous le portique, avait passé son sac à main sur le tapis et là elle a du se dire « génial on met son sac à main sur le tapis et on le retrouve directement sur notre siège dans l’avion, on n’arrête pas le progrès ». Faut le faire quand même, c’est la première fois que je vois ça !
·         La compagnie aérienne, c’est Niki. Niki Lauda, ça ne vous dit rien ? Pour ma part le nom me disait quelque chose sans que je sache exactement quoi (c’est pas celui qui a fait les super voitures de l’est ?) : c’est un ancien pilote de course Autrichien qui s’est distingué entre 1972 et 1985. Il a créé sa compagnie aérienne. Et comme c’est un type sympa, il a laissé son petit fils de 2 ans dessiner le logo de sa compagnie. Merci Niki.

·         Dans l’avion, on se tape une bande de marmots autrichiens d’une douzaine d’années dont c’est le premier voyage. Emouvant. On se rappelle tous notre premier voyage, les sensations que ça procure… Par contre je sais pas si j’étais aussi chiant que le môme derrière : il est en train de jouer la toccata avec ses pieds, c’est super relou.
·         Du coup je vous explique pas le bordel que c’était à l’embarquement, entre les mômes qui couraient partout et la vieille qui courait elle aussi pour récupérer son bagage…



·         Je termine par le chauffeur de taxi qui m’a amené à l’aéroport le matin du départ : il était d’humeur à la discussion, moi généralement à 6h je suis plutôt du genre écoute passive trrrrrrrrrrrés attentive (c’est-à-dire que je ferme les yeux pour me concentrer et de temps en temps j’émets des « Roooon pshhhhhhh » pour montrer que je réfléchis), mais là j’ai fais un effort car il était sympa, et son histoire intéressante. C’était un bulgare qui était venu en Autriche en tant qu’étudiant. Il possédait une licence d’économie et était venu poursuivre et terminer son cycle à Vienne. Ses parents lui avaient donné 1,000EUR pour ses études, soit 10 mois de salaires de son père. En 1 mois et demi, il avait déjà tout dépensé dans le loyer, l’inscription, et la vie. Il a du commencer à bosser pour gagner de l’argent, le rythme scolaire s’est intensifié, il a fini par déccrocher. Ce qui m’a plu, c’est qu’il n’a pas mis totalement ça sur le dos du fatalisme : il m’a avoué que c’était aussi du à sa fainéantise (c’est lui qui le dit), car il aurait pu plus se motiver, mais il avait aussi envie de profiter de la vie. « comment veux tu faire : si tu restes en Bulgarie tu n’as pas d’avenir, si tu viens en Autriche, ton avenir n’est pas celui que tu imaginais ». Il rentre rarement en Bulgarie : il n’a plus rien à partager avec ses amis de là bas. « ils me demandent si j’ai une voiture, si c’est une mercedes, si j’ai un bel appart’ ». Bref il fait rêver ses amis, mais lui aimerait partager autre chose que du rêve unilatéral. Car les autrichiens te font sentir que tu es un étranger, me confie t il, même si tu nais en Autriche, que tu parles parfaitement, on te considérera toujours comme un étranger. Pour assimiler une telle discussion, il faut ôter son filtre occidentale pour ne pas tomber dans les travers manichéens « tu as profité plutôt que de bosser, voila la conséquence » ou à l’inverse « tu n’avais aucun espoir chez toi et tu as tenté ta chance ailleurs mais c’est la faute à pas de chance ». Son discours se situait entre les deux et il avait ses arguments. Je n’ai pas regretté d’avoir été un peu plus loquace et attentif que d’habitude finalement.

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